En entrant dans sa chambre, la première chose que fit Rain fut de balayer lentement la pièce du regard. L'endroit n'était pas trop mal... De toute façon, le jeune homme n'était pas du genre à se plaindre pour des futilités telles que la couleur des murs ou encore l'apparence du mobilier. Il s'en fichait un peu, pour ne pas dire beaucoup. Cela n'avait aucune importance, tant qu'il pouvait faire ses choses dans son coin sans être dérangé.
Rain avança, ferma la porte derrière lui et fit quelques pas dans la pièce. Puis, il jeta un coup d'oeil aux lits et se dirigea vers celui qui était libre. Il s'assit dessus et commença à défaire ses valises. Il commença par placer dans sa commode ses vêtements. Enfin, "placer" était un bien grand mot, car en fait, il ne faisait que mettre le tout dans un tiroir sans ordre bien précis. Il était plus ou moins ordonné, mais se retrouvait toujours dans son désordre. Ensuite, il ouvrit une poche se trouvant à l'intérieur de son sac. Il en sortit un cahier de grandeur moyenne qui ne semblait pas très propre parce que plusieurs feuilles, à moitié déchirées et gribouillées d'encre noir pour la plupart, dépassaient la surface qui servait au départ à les protéger. Le nouvel élève feuilleta un instant son cahier, puis fronça les sourcils.
*Pourquoi ai-je mis cette note à cet endroit? Ça doit sonner extrêmement faux...*, se dit-il.
Il se saisit alors d'un crayon et raya la dite note, la remplaçant par une autre. Il ferma alors le cahier et le déposa à côté de lui sur le lit. Il se leva alors et erra dans la pièce un instant, observant celle-ci dans ses moindres détails. Rain cherchait quelque chose... une cachette. Il retourna alors vers son lit et souleva le matelas de ce dernier, l'appuyant contre le mur pour le faire tenir.
*Ah... Ici*, pensa-t-il.
Il prit son cahier et le poussa au fond du lit. Il fouilla un instant dans son sac et en sortit une photo, qu'il ne regarda pas. Il la mit au même endroit que son cahier. Pour terminer, il attrapa une liasse de feuilles de papier et la déposa également au fond.
Rain fixa un instant le petit tas qu'il venait de faire sur la planche soutenant le lit, puis d'un geste brusque de la main, donna un élan au matelas, qui retomba sur le lit. Parfait, personne n'irait fouiller là. Et si malgré tout quelqu'un trouvait ce qu'il désirait tant cacher, ce quelqu'un connaîtrait sa colère.
Rain replaça les couvertures du lit et donna un coup de pied à son sac, le rangeant ainsi sous son lieu de sommeil. Une pensée lui traversa alors l'esprit: cet établissement possédait-il un piano?
*J'espère que oui, sinon il va bientôt y en avoir un*, décida-t-il.